carine rigaud Alfano

Vivre à Rome

La face cachée de Rome…

Rome vue de l’intérieur.

Rome, ouvre toi ! dévoile toi enfin !

Rome,  dis moi qui tu es vraiment ?

Rome, mode d’emploi….

carine rigaud Alfano
Carine Rigaud Alfano

Rome, ville éternelle… tous les chemins mènent à Rome… berceau de la civilisation moderne… Ses innombrables monuments, ses sept collines, le Vatican et sa Chapelle Sixtine, le Colisée, le Forum, via Condotti, Piazza di Spagna, le Quirinale, la Villa Borghese…

Le charme à l’italienne, l’élégance, la bonne table…le latin lover, séducteur et qui roule les ‘R’ pour mieux nous envoûter…aïe aïe, aïe… autant de clichés qu’il faut savoir mettre de côté voire oublier pour entrer dans la vie quotidienne, la vraie, la longue.  Pas celle d’un week-end de trois jours, paillettes et strass qui vous font sentir franchement ringarde quand vous vous promenez dans les rues avec vos baskets éventrées et votre Guide du Routard sous le bras, croisant des bimbos perchées sur des 15 cm, griffées de la tête aux pieds, fraîchement brushées et manucurées du matin… Sans parler de celui qui vous accompagne, qui semble blafard, sans saveur et complètement « has been » sans ses lunettes de soleil ni ses vêtements dernier cri…

Pas de panique, voici la vraie face cachée de Rome, capitale italienne, mais tellement provinciale, en retard de 50 ans sur ses homologues mondiales ou du moins, une partie, qu’il convient de connaître afin de mieux apprécier les merveilles qu’offre la ville. Il y a aussi de bons côtés !

Ce petit guide ne prétend pas détenir toute la vérité ni casser la ville et ses habitants, c’est simplement un recueil de pensées, anecdotes et aventures vécues par une Française expatriée par amour il y a presque dix ans et qui a su ou dû rentrer dans le « moule », trouver le « sésame » sans pour autant y perdre son latin d’origine, le savoir-vivre, les valeurs et l’éducation à la française…

Rome, mode d’emploi,  c’est Rome vue de l’intérieur, les italiens passés au crible. C’est essayer aussi de décoder ce sentiment de supériorité constant, cette perpétuelle compétition avec leurs cousins français, simple réaction de jalousie et d’envie. Et oui, l’attaque est pour certains la meilleure des défenses. Par ironie, par ignorance, le sarcasme est une philosophie locale qui cache un grand mal-être et un profond complexe d’infériorité. Il faut se souvenir que l’Italie est une République depuis l’abolition par référendum de la monarchie italienne en 1946. Très récent donc et ceci explique en grande partie, selon moi, l’attitude complexe de nombreux italiens, des femmes en particulier (souvent prétentieuses, agressives et tellement jalouses). Enfin, à la longue et en sillonnant le reste de l’Italie, on comprend à quel point les Romains sont fiers d’être les élus de la capitale italienne, sans pour autant en avoir ni les manières ni la grandeur d’esprit… Ils sont juste Romains, punto e basta (un point c’est tout).

Son système scolaire, la santé, le savoir et surtout le comment recevoir à la maison,  le dress-code idéal matin, midi et soir ?  Les apparences souvent trompeuses. Comment les Romains  fêtent-ils Noël ? Commander un café au bar ? Le soi-disant sens de la famille ? Faire du sport à Rome ? Les goûters d’anniversaire des enfants ? Etre maman à Rome ? Faire ses courses ? Rencontrer d’autres Français ? Le sens civique ou incivique, ce que les italiens pensent de nous, en vrai…

Bref, un petit manuel utile et qu’il faut avoir en tête pour mieux comprendre et apprécier les richesses de cette ville si belle et si cruelle… si authentique et si fausse…


La vie pratique à Rome : le ticket

Anecdote sur les administrations romaines

Dès lors que l’on rentre dans une administration publique (bureau de poste, centre de sécurité sociale, mairie) ou une boutique à risque d’affluence (pharmacie, boulangerie, boucherie, parfumerie…), il faut absolument s’enquérir d’un ticket numéroté qui nous permet d’avancer dans la queue sans risquer de se faire prendre son tour… C’est essentiel. Cherchez bien le distributeur, il est souvent caché…

Anecdote sur le stationnement à Rome

Le seul ticket peu couru à Rome est celui de l’horodateur de stationnement. On doit se garer, on se gare devant. En double file, triple voire quadruple. Poussez-vous que je m’y mette… personne ne réagit, tout le monde klaxonne, reste bloqué pendant de longues minutes… et alors ?? Restez calme, sinon, les insultes et pas des moindres volent de partout vous laissant sur le carreau, quelque peu vexée et profondément blessée… surtout si vous avez des enfants à bord qui vous demandent immanquablement « qu’est ce qu’il a dit le monsieur ?? » (ou  la dame d’ailleurs…).

Anecdote au café

Même chose pour boire un petit « espresso » sur le zinc, ou déguster un « tramezzino » sur le pouce, on passe d’abord à la caisse et ensuite on commande, le ticket en main…


Le système de santé romain

Incomparable avec le nôtre, mais ça, on le sait déjà, ou on s’en doutait. Malgré les critiques des français contre leur système de santé, il faut aller vivre à l’étranger pour savoir apprécier ce qu’on a à la maison…

Tout d’abord, chaque famille doit être inscrit auprès d’un médecin de base « medico di base », comprendre le médecin généraliste référant en France. On trouve la liste des médecins à l’antenne « USL » de son quartier, comprendre « centre de sécurité sociale » et on note les numéros de téléphone de ceux dont le nom nous semble plutôt sympa, celui recommandé par la voisine, ou tout simplement celui qui officie le plus près de chez nous. Au choix…

On rentre à la maison, et on téléphone à chacun des médecins pour savoir s’ils ont encore de la place car il faut savoir que chaque médecin a un quota à respecter. Au-delà de x  patients, il est juste « COMPLET ». Alors, on essaie le prochain sur la liste…

Une fois le « bon » médecin identifié, on retourne au centre de sécurité sociale, on prend son ticket, on attend son tour (1 à 2 heures d’attente selon les jours),  on donne le nom du praticien, on nous remet un bout de papier sur lequel est indiqué le nom du patient, son n° de SS et le nom du praticien qui devra tamponner et signer ce misérable morceau de papier pour ensuite le faire enregistrer auprès du centre de sécurité sociale (tout pareil pour le ticket, la file d’attente…).

Une fois ce parcours du combattant terminé, soulagée, on peut tomber malade…ou simplement avoir besoin d’un conseil médical.

Sachant que les familles ayant des enfants, doivent procéder à cette même démarche pour identifier le pédiatre (souvent utile avec des enfants en bas âge, rappelons -le).

Si par malchance vous avez tiré le mauvais numéro, le praticien en face de vous (après avoir pris le ticket dans la salle d’attente et patienté au bas mot 2 heures, à moins d’arriver une demi-heure avant l’ouverture du cabinet) sera juste incompétent.

Alors, vous devrez aller consulter un médecin spécialiste (consultation moyenne à 120 euros, 300 euros maximum, non remboursée) qui vous prescrira le traitement nécessaire et vous saluera chaleureusement.

Là, on est content, on sait qu’on est sur la bonne voie. Le diagnostic est précis, le traitement trouvé, on va à la pharmacie et hop… on commence. NON ! Sinon, les médicaments ne seront pas remboursés car seule l’ordonnance du médecin traitant de base est reconnue par la sécurité sociale. Que faire ?? Vous l’aurez compris. On passe chez son médecin référant (pas besoin de ticket), on laisse l’ordonnance du spécialiste dans une espèce de réceptacle posé sur le bureau de la secrétaire qui ne lève même pas la tête pour vous saluer, et on repasse le jour d’après car le médecin référant prendra 30 minutes en fin de journée pour faire le gratte-papier de son confrère spécialiste…

Un accouchement coûte en moyenne 20 000 euros dans une clinique privée (mais avec les bars et le champagne dans toutes chambres s’il vous plaît), 40 000  euros pour une césarienne (avec le nœud rose ou bleu en tulle pailleté d’un goût parfait sur la porte de la chambre de la maman selon l’arrivée d’un baby boy ou d’une baby girl).

Les gynécologues prescrivent une analyse sanguine par mois voire deux pendant les 9 mois. Un stress total s’installe dans le cœur de la future maman et oui, la grossesse est vécue dans bien des cas comme une angoisse plutôt que la chose la plus merveilleuse et somme toute la plus naturelle du monde…

Attention pas de jambon cru (toxoplasmose), attention pas de crudités (à moins qu’elles ne soient lavées et délavées à « l’amuchina » (antiseptique pour laver fruits et légumes qui a le fin goût d’eau de javel)).

Moi, j’ai mis au monde mes deux enfants à Paris, par choix et préférence, je voulais être « chez moi » avec les miens pour ces moments si précieux. Ce n’est qu’après que j’au su les tarifs pratiqués… Bien m’en a pris, doublement !!

Les hôpitaux, bien que souvent vétustes et mal considérés par les Romains offrent un très bon service sanitaire. Il faut juste avoir la chance de connaître le nom du chef de service, être recommandé par quelqu’un, et là, ça fonctionne.


L’école à Rome 

Chapitre croustillant… c’est ce qui m’a donné envie de poser ces lignes sur une feuille blanche…

Quelle école choisir à Rome ?

Autre grand sujet de discussion et de préoccupation des mamans romaines, quelle école pour les enfants ? Chacune y va de son expérience, de celle de sa voisine, belle-sœur ou meilleure amie… Un vrai casse-tête.

Trois ou quatre  possibilités pour les enfants.

Soit l’école publique italienne, celle de quartier, de bon niveau selon la zone que l’on habite mais c’est un peu partout pareil, non ?? Gratuité absolue, tata peut aller chercher les enfants à pieds (pratique). Ils ont cours le matin jusqu’à 13h30 et ne déjeunent pas à la cantine (moins pratique). Il faut donc organiser les après-midi, car les devoirs sont souvent faits en classe… Donc, du sport. On y reviendra plus tard, car c’est là un autre volet à ne pas manquer pour une française… le sport des enfants…

Les écoles privées italiennes (très chères, souvent gérées par des confréries catholiques et de niveau médiocre), mais les élèves passent les différents niveaux, année après année, pourvu que le chèque suive… C’est malheureusement vrai. Le redoublement étant vécu comme une véritable tragédie, les familles paient l’établissement et ça passe… Résultat ? un vrai désastre après le baccalauréat… on voit bien le niveau économique de l’Italie…

Quand aux enfants devenus grands, ils restent en moyenne chez papa et maman jusqu’à l’âge de 40 ans… un peu par confort, beaucoup par paresse, et par manque de moyens économiques. Les Italiens ne responsabilisent par leur progéniture. Il faut les câliner le plus longtemps possible, les servir, les assister littéralement. Rares sont les Italiens qui quittent le cocon familial pour aller à l’Université… Le film Tanguy n’a pas été très bien compris par les Italiens… et pour cause.

Les écoles italiennes privées sont souvent fréquentées par les plus parvenus des parvenus et les enfants sont souvent odieux, très mal élevés (ou pas élevés du tout), ne parlent que de marques, d’iPhone 5, d’Ipad 12 et de jets privés… Leur philippin leur porte le cartable le matin jusqu’en classe, et les mamans ne se présentent à l’école que pour râler et s’insurger contre une punition forcément injuste qu’a reçue son enfant… Non mais comment un prof peut il se permettre de faire des remontrances à mon fils ? Il est payé pour accepter, sinon, qu’il change de métier. Et puis, elles ont toutes le bras long, connaissant le Ministre machin, le Directeur Bidule, le Sénateur chose…

Enfin, le choix d’une école étrangère (anglaise, allemande, américaine ou française).

Considérées comme de vrais eldorados sur l’avenir, les Italiens se saignent pour envoyer leurs enfants dans les écoles internationales. So chic !

Je parlerai ici de ce que je connais car mes enfants, naturellement, fréquentent l’école française de Rome. Le fameux établissement Chateaubriand, logé au cœur de la Villa Borghese. Des salles de classes parsèment le parc, des terrains de sport. Un vrai bijou. Site très atypique mais d’une rare beauté et les enfants s’y sentent bien.

L’accès se fait soit par la Grande Porte, en face du Musée d’Art Moderne de Rome, où un cordon de voitures stationne aux heures d’entrée et de sortie (8h20 le matin, 15h20 l’après-midi). Soit par la Petite Porte (villa Ruffo), côté Piazzale Flaminio, face à la Place du Peuple (Piazza del Popolo)… de nombreux touristes se hasardent à tenter de rentrer, il faut dire que c’est tentant, mais les surveillants jouent leur rôle de videurs à merveille, et seules les parents peuvent entrer dans ce lieu magique. Un enchantement et un grand privilège…

Parc immense, de la verdure, des fleurs, des écureuils, des perruches envolées du zoo de Rome (à deux pas).

Les enfants sont accueillis de la petite section de maternelle à la terminale.

1500 élèves fréquentent Château. Les enfants des expatriés français, bien entendu, mais aussi des familles de diplomates (de l’Ambassadeur à son chauffeur) amenées à voyager et à changer de pays tous les deux ou trois ans et qui assurent leurs arrières sachant que les écoles françaises se trouvent dans toutes les grandes du monde…

Les enfants des familles italiennes ayant elles mêmes fréquenté cette merveilleuse école et d’un excellent niveau et enfin les enfants dont les parents italiens ne parlent pas un mot de français mais Château reste l’école la plus courue de Rome… là aussi, so chic…

Difficile d’entrer à Château, à moins d’être français, bien évidemment…Longue, très longue liste d’attente et peu d’élus pour la maternelle. Pour le primaire, c’est plus facile, il y a en effet 4 classes par niveau. 4 CP, 5 CE1, 4 CE2… Il faut jouer des coudes et des relations pour les Italiens qui souhaitent y rentrer… Autre sujet de conversation entre les mamans Romaines.

Des enseignants excellents, pour certains en contrats locaux pour la plupart détachés de l’Education Nationale.

Les fournitures scolaires ne peuvent s’acheter que dans une papeterie qui vend les produits et marques françaises. Vertecchi, une chaîne de papeteries qui a 5 points de vente dans Rome. En effet, les cahiers italiens sont différents des nôtres, pas les mêmes carreaux, pas les mêmes marges, pas les mêmes trous sur le feuilles de classeur…

Par chance, la liste des fournitures est postée sur le site web de Chateaubriand dès le mois juin, j’imprime et je fais mes courses en France pendant l’été !!! Idem pour les livres scolaires. Seule la Librairie Française de Rome les vend. Cette merveilleuse librairie attenante au Centre Culturel Français de Rome, près de l’Eglise Saint Louis des Français (place Navona). Un vrai lieu de perdition pour qui aime lire en français… C’est un peu notre carotte, à nous françaises que d’y aller… Elle  a la taille d’une grande librairie de quartier en France, mais 4 libraires français, très professionnels conseillent à merveille… quel plaisir ! Bref, pour en revenir aux manuels scolaires, je les commande en France et voyage avec à mon retour des vacances.

Chateaubriand dispense le programme français, auquel s’ajoutent 3 heures d’italien par semaine, ainsi qu’une heure et demie d’anglais à partir du CE1. Dense, intense, mais excellent niveau pour qui a les capacités de suivre… En effet, pas simple voire même très douloureux pour certains enfants qui ne parlent pas français à la maison… Ainsi, dès la moyenne section, les pauvres sont assistés de jeunes filles qui viennent les faire étudier deux ou trois par semaine à la maison… Tous les jours plus tard. Quel parcours du combattant, à les dégoûter des études…

Après la recherche de la tata idéale, les mamans sont donc à la recherche de la ‘ragazza’ idéale pour aider leurs enfants à la maison… Nombreuses sont les enseignantes qui se portent candidates… et là, c’est la guerre, la première arrivée est servie… crêpage de chignon garanti…

Surtout qu’il faut trouver le créneau horaire entre la fin des cours, la piscine, le tennis, le foot, le rugby, l’escrime et le poney… l’orthophoniste et les goûters d’anniversaire…

Autre volet amusant à observer, c’est la métamorphose de la maman française fraîchement débarquée à Rome et qui, mise à part l’inscription à l’école, n’a rien eu le temps de faire avant son arrivée précipitée due à une mutation inespérée de son époux.

On la reconnaît de loin, attifée comme l’as de pique, épuisée, dépaysée… Au fil des mois, elle prend confiance, rentre dans la peau de l’expat, gâtée par la générosité de la société de son mari qui prend en charge la scolarité, le loyer de l’appartement, les billets d’avion pour rentrer en France… Là, elle se transforme. Abandonnant sa jupe plissée bleu marine pour préférer le jean, les talons, la tata philippine, et oui, elle aussi, elle s’y est mise… Prenant confiance en elle, elle s’intègre doucement, mais pas facile car elle est toujours la nouvelle française de Château… il faudra du temps, mais trois ans en poste à Rome, ça passe vite…

Le « chateaubrianais » est la langue que parlent les enfants entre eux à l’école. Mélange savoureux entre le français et l’italien… Début du mot en français et syllabe finale à l’italienne. Dans le genre, « la poubella », « io bavardo en classe », la « machine » (voiture se dit macchina en italien)  de ma maman est en panne…

La fête la plus importante de Château est le Carnaval. Un char, toutes les classes déguisées suivant le thème décidé par la Direction, année après année… Un grand défile, une parade colorée et en musique pour finalement assister à la mise à feu de Mr Carnaval, grand pantin posé sur un terrain de football dans l’établissement. Le tout 100% confectionné par les élèves et leurs enseignants.


Fleuristes à Rome 

 Où trouver des fleuristes à Rome ? 

Rarement des magasins, souvent des échoppes sur les trottoirs, genre bouquinistes des bords de Seine.

Pour la plupart, ils sont ouverts jusque 3 ou 4 heures du matin, voire 24h/24 et 7j/7 et offrent toujours des présentations gracieuses et colorées.

Rien à dire. Grand choix, belle qualité, des roses exceptionnelles.
Seul bémol, l’espèce de papier crépon rose bonbon ou vert pomme qui orne le bouquet choisi.

Je me souviens avoir été émerveillée lors de mes premiers mois à Rome à ce sujet.

Je me disais que les Romains devaient vraiment être très très romantiques pour avoir des fleurs à portée de main aussi facilement… mais en fait, non…
 


Carnaval à Rome

Mi-février, il est fréquent de voir les enfants déguisés dans les rues, les parcs, à l’école. Les confettis pleuvent dans les rues, c’est Carnaval ! Les pâtissiers arborent leurs vitrines de frappe, sortes de bugnes frites ou cuites au four. C’est la tradition et les italiens jouent le jeu. Les magasins de jouets regorgent de déguisements en tous genres, les mamans craquent et rares sont celles qui confectionnent elles-mêmes le déguisement de leur enfant. Les fêtes d’anniversaire sont toutes déguisées et les serpentins colorés envahissent les trottoirs.


Rome : l’éducation des enfants

Tout est permis, no limits, pourvu que le bimbo (l’enfant) soit heureux… Amore della mamma par ci, tesoro (trésor) adorato (adoré) par là, stella (étoile) toujours. Les mamans italiennes passant peu de temps avec leurs enfants (il y a tata), elles essaient de se rattraper en leur laissant tout passer. Ils mangent à n’importe quelle heure, se couchent à n’importe quelle heure, parlent mal, sont insolents, se roulent par terre, donnent des coups de pied, disent des grossièretés très grossières. Peu importe. L’enfant est Roi. Et s’il est mal élevé, c’est sur le dos de tata…


La cuisine comme à la maison

Il n’y a pas UN restaurant français à Rome. Impossible ? Et bien c’est pourtant vrai, pas un. Toutes les capitales du monde en regorgent, Rome, non. Alors si les papilles ont parfois besoin de retrouver les saveurs de nos origines, soit on prend l’avion et on s’offre un week-end à la maison, soit on sort ses livres de cuisines et on s’y met…

Le plus difficile sera de trouver certains ingrédients de base que l’on achète sans réfléchir en France mais qui relèvent du parcours du combattant quand on vit à Rome ! Deux ou trois exemples tout bêtes. Le gruyère râpé en sachets n’existe pas ! Alors on achète de l’emmental et on se le râpe à la maison ou alors, on fait comme plein de Françaises. On revient de France avec des kilos de râpé et on le congèle !! Un bon soufflé au fromage, c’est quand même délicieux et ça fera un effet époustouflant lors d’un dîner ! les Italiens en raffolent mais ne savent pas le faire !!

Les rillettes ? Impossible d’en trouver, les cornichons, idem. C’est ainsi que les valises ressemblent souvent à des garde-manger quand on rentre à Rome…Les carambars et les malabars ont un succès fou dans les cœurs des enfants. Introuvables eux aussi, j’en sais quelque chose. On stocke !!!

Il n’y a pas non plus d’épicerie fine française à Rome. Deux échoppes françaises ont tenté leur chance mais peu de succès… Ainsi, inutile de chercher sur Internet un fournisseur de produits français à Rome. Mieux vaut rentrer chargé de ses voyages en France ou mandater les amis ou parents qui viennent vous rendre visite. Ils sont nombreux, je puis vous l’assurer ! C’est ce qui est bien !!

Quand je rentre en France, je fonce au Monoprix dans les 24 heures qui suivent mon arrivée et je passe des moments délicieux devant tous les produits. Le rayon yaourts (très pauvre en Italie avec peu de variétés), les spécialités internationales (tarama, hou mous, guacamole…). Les plats cuisinés des traiteurs. La Grande Épicerie du Bon Marché, n’en parlons pas. Je m’y perds et rêve de tout… le retour en Italie est toujours très morose et faire les courses devient une corvée… fade et sans couleurs.  Il n’y pas tout ce choix que nous avons en France. Et pourtant la cuisine italienne est délicieuse, aucun doute. Mais au quotidien, elle manque d’idées et de fantaisie… en tout cas, moi, je me creuse la tête pour trouver de nouvelles idées et la nostalgie de certains supermarchés ou vitrines de traiteurs monte souvent en moi…


Passer Pâques à Rome

Dès la fin du Carnaval, les vitrines changent de couleurs et apparaissent les œufs en chocolat. Gigantesques, colorés, emballés de papier aux mille couleurs…

La colombe de Pâques remplit les rayons des pâtissiers et des supermarchés, ce gâteau en forme de colombe, recouvert de sucre glace et à la pâte rappelant le pain d’Espagne…

Pâques est une fête très attendue par les Italiens, l’occasion de s’évader un peu le temps d’un long week-end (les écoles ferment souvent 5 jours pour le week-end pascal).

Pasquetta, le lundi de Pâques, est souvent fêté entre amis. Comme il pleut souvent ce jour là, on passe beaucoup de temps à table, l’agneau pascal est de rigueur, les chocolats sont cachés dans les jardins, les enfants sont heureux.

Les enfants ont également l’habitude de décorer les œufs bouillis la veille par les mamans, avec des kits de peintures, paillettes, et toutes sortes d’accessoires spécialement conçus pour cette occasion.

Atelier loisirs créatifs qui les occupent une bonne heure avant la chasse aux chocolats.

On souhaite de bons vœux à ses proches, voisins, commerçants, comme pour la bonne année en France.


Le pain à Rome 

Le bon pain me manque, l’odeur des vapeurs qui s’échappent des boulangeries, le pain au chocolat pour le goûter. Oubliez !! Il faut donc remplacer la baguette par de la « rosetta », petit pain individuel en forme de brioche, creux et sans saveur. Car le pain à Rome est très souvent sans sel… Sinon, la pizza blanche ou « focaccia », ou encore, « il filone », espèce de pain de campagne, que l’on débite en ranche à la maison car les boulangers ne le font que très rarement si on leur est sympathique… Les Romains sont très forts sur les « pizzette », mini pizzas blanches (comprendre sans sauce tomate) ou rouges (avec sauce tomate).

Curiosité, la chaîne de boulangeries Paul, mondialement répandue n’existe pas en Italie, aucune franchise… Dommage… Il faut dire que Paul demande la baliverne de 500 000 euros pour la franchise (au gérant de payer le loyer, le personnel, le matériel…).

Mais, ça y est, depuis octobre 2015, Le Carré Français a ouvert ses portes à Rome. Concept store de 300m2, à l’initiatice de Michel Galloyer, Monsieur Grenier à Pain en France, au cœur de la ville Eternelle, dans le quartier de la Place Cavour. Une vraie boulangerie française, avec ses viennoiseries, ses baguettes, ses pâtisseries made à la Française. Un bar où l’on peut déguster un merveilleux brunch le dimanche et un restaurant où se dégustent nos spécialités culinaires (tartare, entrecôte, salade mesclun…).

Enfin, un espace boutique esprit Epicerie Fine, qui propose de très beaux produits de chez nous. Nous y passons le plus souvent possible, même si le parking y est impossible, même pas la triple file… La Direction du Carré Français est française et le personnel aussi (à 80%). In-con-tou-nable ! Et vraiment Délicieux. J’y ai même commandé notre bûche de Noël , une merveille. Pourvu que ça dure, malgré une campagne de presse très négative sur les origines du financement de l’établissement… je vous laisse chercher sur Internet (Mediapart en est à l’origine), parce que pour moi, ce qui compte, c’est de pouvoir enfin déguster leurs viennoiseries, égoïstement !! Sans devoir attendre mon prochain séjour en France !


Supermarché à Rome 

L’enseigne Carrefour a fleuri récemment à Rome et tous les petits supermarchés ont été rachetés par ce géant de l’alimentaire.

Pour autant, on n’y trouve pas tous nos chers produits…
Le beurre Président, la baguette industrielle mais plutôt bonne quand elle sort du four et qu’elle n’est pas trop cuite, le tarama et c’est tout !! Donc, difficile de faire ses courses instinctivement quand on est Française à Rome.

Il faut se familiariser avec les marques Italiennes que l’on ne connaît pas. De Cecco pour les pâtes, c’est la valeur sûre ! Gallo pour le riz. Le reste, on découvre jour après jour, comme partout !

Très important, l’achat de la charcuterie à la coupe.

La première fois que je me suis lancée sur la charcuterie à la coupe (toujours très tentante, variée et très fraîche), j’ai pris mon ticket et une fois mon numéro appelé, j’ai demandé « 10 tranches de jambon blanc » (prosciutto cotto).
Je me suis retrouvée avec 10 tranches d’une épaisseur égale à celle d’un tournedos. Il faut savoir que la charcuterie s’achète au poids en Italie. Facile pour nous… Vous savez combien pèsent 10 tranches de jambon fines vous ? Et bien moi, maintenant, oui ! Environ 400 grammes (4 etti en Italien) !


Le marché à Rome

Au marché (tous les jours de 7h30 à 14h30, sauf le dimanche)

Les Français raffolent de la cuisine italienne, moi aussi ! Elle est variée, saine, colorée et simple. Les fruits et légumes sont beaux et riches en variété. Les marchés sont merveilleux à regarder, les étalages toujours très bien rangés et on a envie de tout acheter.

Le soleil aide… mais il est incontestable que pour le plaisir des yeux et des papilles, on est servi ! On découvre des légumes verts que je n’avais jamais vus en France (chicorée, puntarelle à déguster crues marinées dans l’huile et le vinaigre par exemple, le fameux chou Romain aussi « cavollo romanesco, les courgettes et leurs fleurs savoureuses à frire)… Les haricots verts équeutés, prêts à l’emploi, les sacs de minestrone colorés, lavés, les épis de maïs déjà bouilles…

Pour la plupart des marchés, vrais commerces de proximité comme il en existait une fois, il suffit de téléphoner à son primeur, de passer commande, et hop, il nous livre à la maison avec une vieille mobylette équipée de porte-bagages plus larges qu’une voiture… C’est magnifique et très pratique !!! Ils sont heureux de voir grandir les enfants, leurs premiers pas, les premiers mots. Ils suivent cette croissance avec une vraie tendresse, comme des membres de la famille et se sentent un peu de la partie (leurs fruits et légumes ont contribué à leur bon développement !).

La maraîchère de mon marché s’appelle Rita, et elle fait partie de notre vie !!

Le must reste le fameux Campo dei Fiori, derrière la Place Navone et sur le chemin de notre Ambassade du Palais Farnese (sublime). Ce marché est merveilleux et bien que peu pratique pour qui n’habite pas dans le Centre historique, c’est un vrai régal…

Le poisson est à oublier… Paradoxalement, acheter du poisson à Rome est très délicat malgré la mer à quelques encablures. L’aéroport de Fiumicino est en effet au bord de la mer, à 40 km du centre historique de Rome. Il faut donc trouver le bon poissonnier, et il y en a très peu à Rome.


Rome Chez le boucher

Il n’y a rien qui correspond à nos habitudes. Alors il faut savoir choisir, comprendre et surtout demander ce que l’on souhaite acheter.

Le veau 

Le veau est à l’honneur en Italie (et il est délicieux). Il se dit « vitello ». Si on souhaite des escalopes de veau, on doit demander ‘scaloppine di vitello’, en précisant si on la souhaite ‘sottile(fine) ou bien ‘alta’ (plus épaisse).

Le rôti de veau, (« arrosto » ou « girello »). Les paupiettes de veau sont très communes et les romains en consomment beaucoup. Soit sous forme de boulettes, les « polpette » faites à base de viande de veau hachée, un jaune d’œuf, de la chapelure  et du parmesan. C’est délicieux. A la poêle ou dans de la sauce tomate.

Le « polpettone » est également très apprécié des Romains. C’est le même principe que les polpette mais sous forme de rôti. On le fait revenir dans des oignons blondis et de l’huile d’olive (nommé ‘soffrito », base de toutes les préparations culinaires), et on le fait cuite avec du vin blanc pendant 40 minutes à la cocote ou au four.

Attention, la fameuse escalope milanaise se nomme « cotoletta ».

Le bœuf

 Le bœuf se dit « manzo ». Pour la côté de bœuf, demander la « fiorentina », viande excellente de la race Chiana (région de Toscane). La Fiorentina est considérée comme luxueuse et fait un effet « bœuf » quand on la sert…

Autre manière de couper le bœuf très très répandue à Rome, les « straccetti », comprendre carpaccio de bœuf que l’on fait poêler et que l’on sert sur un lit de salade de roquette arrosé l’huile d’olive (« a crudo », crue, sans la faire cuire).

La « tagliata » est une pièce de bœuf épaisse cuite à la poêle et coupée en fines lamelles avant d’être servie ? Toujours avec filet d’huile d’olive en sortie de cuisson, sel et poivre.

Le porc

Le porc se dit « maiale ». il est décliné à toutes les coupes, comme en France. La côté de porc se dit « bracciale ».

Les Romains ne font jamais cuite la viande dans le beurre, ça c’est typiquement français et source de nombreuses critiques amères à l’encontre de  notre cuisine. D’ailleurs, les Italiens n’utilisent pas de beurre.


Les journaux français

Je reconnais faire un blocage sur la presse et la télévision italiennes. Je ne les aime pas, elles ne m’intéressent pas et ne m’amusent pas. Cela doit relever du divan, j’en conviens, mais je n’y arrive pas… Je vis pourtant à Rome depuis une dizaine d’années, mais je ne m’intéresse que de très loin à la politique du pays, à leurs starlettes du moment, aux frasques de leurs héros nationaux. Cela ne m’intéresse guère et en plus je ne comprends pas… La politique italienne est très très difficile à appréhender et dans le méli-mélo de partis qui existe, les figures qui les représentent, les projets qu’ils portent, j’avoue ne rien saisir du tout… Donc, j’esquive et je m’informe dans la presse française. C’est pour moi plus clair !!

Où trouver son journal français à Rome ?

La presse française arrive après 24 heures en général. Heureusement qu’Internet existe pour lire les nouvelles en temps réel, mais ce n’est pas le même plaisir. Cela m’a beaucoup manqué les premières années. On peut s’abonner mais là aussi, on reçoit son hebdomadaire 3 jours après sa sortie en kiosque….

Les marchands de journaux du centre de Rome reçoivent tous la presse internationale, c’est là qu’il faut aller.

 

Le bon plan de Carine pour accéder aux informations françaises à la télévision :

Pour ce qui est de la télévision, certains bouquets italiens retransmettent France 24 et Tv5 Monde. Alors un petit secret, j’ai opté pour le décodeur acheté en France, la parabole pintée sur Astra et hop, je reçois toutes chaînes. Quel bonheur de regarder Envoyé Spécial ou On n’est pas Couché le samedi soir, juste comme tout le monde à la maison…


Le changement de saison, pas seulement un phénomène climatique…

Au premier automne passé à Rome, et malgré de grosses carences de vocabulaire  et la barrière de la langue, il me semblait bien comprendre qu’un changement drastique était entrain de s’opérer ou devait s’opérer . Mais lequel ???  Je sentais bien une certaine frénésie monter en écoutant les mamans à la sortie de l’école, au parc, au supermarché. Je les écoutais échanger leur avis sur la question, soupçonnant un stress monter et une agitation permanente… mais je ne comprenais rien à rien.

De grands gestes excités et désespérés, la mine défaite, une angoisse s’affichant sur tous les visages, des traits graves. « Alors ?, c’est fait ?? non ne m’en parle pas, pas avant le week-end prochain. » ou bien, « Mais tu plaisantes, la tata est en congé, j’attends son retour », « et ton mari, il le fait tout seul ou bien c’est toi qui t’y colles ?? ». Vite, le pressing, des sacs poubelle pleins de vêtements qui débordent dans toutes les voitures, un manteau par ci, un pull en cashmere par là, les maillots de bain… et quid des tongs ? Seront-elles trop petites l’été prochain ? Pourrait-on les recycler pour la petite sœur ??

J’en parlai donc à mon mari, le soir, lui demandant de m’aider à éclaircir ce mystère dont je me sentais exclue… De quoi s’agissait-il donc ?

Et bien, voilà, tout simplement, il s’agit d’un phénomène qui s’opère deux fois par an dans toute les familles et qui provoque grand tracas, stress, fatigue… Au printemps et à l’automne, changer les vêtements des armoires pour passer à la saison suivante. Un gros ramonage dans les garde-robes.

Le changement de saison ‘cambio di stagione’ est inscrit dans les traditions des Italiens, c’est un rendez-vous du calendrier immuable et on en parle…

On remballe tous les vêtements qui ne serviront plus jusqu’à la prochaine saison, on les fait nettoyer, on offre ceux qui seront trop petits, on plie, on met sous plastique, on fait du vide, on range les housses dans le haut des armoires. Hop, c’est fait…

Et oui, anodin pour certains, il s’agit là d’un réel cataclysme moral, socialement très très féminin et culturel. Epuisant !!!


« Ma philippine à moi » ou les tatas de Rome

Là, c’est très surprenant !! Quand vous entendez ‘tata fissa’, comprenez personnel de maison à demeure. ‘Donna lungo orario’, domestique qui vient à la carte et payée à l’heure.

La plupart sont philippines, parfois sud-américaines, plus rarement africaines ou slaves. parlant un italien très approximatif voire très mauvais ! Ce qui peut poser problème aux petites têtes blondes qui passent en moyenne 14 heures par jour avec elles, vacances d’été comprises… Elles sont souvent en situation irrégulière et sont toujours disposées à accepter tout travail bien rémunéré, (850 euros par mois en moyenne) un toit, de quoi se nourrir matin, midi et soir, le 13ème mois, un mois de vacances et le sacro-saint jeudi après-midi libre, avec à la clé la régularisation de leurs papiers (permis de séjour, assurance maladie et contributions sociales trimestrielles) Donc il va de soi que les familles doivent avoir une chambre de service dans l’appartement, sinon, ça ne cadre pas.

La recherche de la perle rare prend beaucoup de temps aux Romaines. Du bouche à oreille , il y a toujours la sœur, la cousine, la belle-sœur voire la fille de la tata d’une bonne amie qui cherche du travail… ou plus simple et très fréquent, on pique celle de la voisine au parc…en lui promettant monts et merveilles. Le FAQ sur la perle rare. Elle prend combien ? Elle est propre ? Elle est très foncée de peau ? Elle a des références ? Elle mange beaucoup d’après son gabarit ? Parce que la aussi, j’ai assisté à des conversations mémorables entre gentes dames à ce sujet. Mécontente de la consommation excessive de nourriture de  « sa philippine », l’une d’elles a simplement équipé son réfrigérateur d’un cadenas. Au moins, ça, c’est réglé, et cette initiative pragmatique n’a choqué personne dans l’assemblée, à part moi… bien sûr !

Une fois la perle rare trouvée, c’est tout feu tout flamme. On la montre à tout le monde, on la présente, on fait en sorte  que les enfants l’adoptent immédiatement, on lui montre nos habitudes culinaires, nos petits plats préférés, on lui explique le fonctionnement de la machine à laver, le programme pour chaque vêtement, comment faire le lit, l’eau du bain pour les enfants, le supermarché le plus proche, comment aller à l’école, comment ranger les jouets, à quelle heure sortir le chien, où se trouve la poste la plus proche, comment ne pas ouvrir la porte de la maison si on ne sait pas qui sonne, le message d’accueil si le téléphone sonne, comment appeler « Dottore » le maître des lieux, « Signora », la maîtresse de maison,  comment mettre la table, disposer les couverts, faire l’argenterie, à quelle heure elle a le droit de manger, de se coucher, ses heures de liberté (2 heures de sieste de 13h30 à 16h30), quand laver son propre linge, où l’étendre, comment ne pas utiliser les toilettes de la maison (après tout, elle a les siennes, et puis on ne sait jamais…). On s’agace si l’un des 3 I Phone de la « tata » sonne, mais là, rien à faire, elle décroche…

Une fois arrivé au rythme de croisière (environ 5 jours)  on la laisse gérer toute l’intendance de la maison, des courses au ménage en passant par l’éducation des enfants. Ouf !!… et au moins si échec il y a, ce sera « la philippine » la fautive…Certo !!

Si par hasard, il lui arrivait d’être enrhumée ou malade, là, c’est la fin. Comment va-t-on pouvoir faire ? Deux jours sans « tata », mais c’est affreux. Surtout que j’ai oublié de préciser que dans majorité des cas, la « tata fissa » travaille chez les familles dont l’épouse ne travaille pas, mais pas du tout… Un jour, j’ai entendu une maman se targuer du fait que sa petite fille ne prenait pas son bain le dimanche, « tata » est de repos…

Et puis un jour, rien ne va plus, « tata » s’en va. La galère… On recommence sa quête la perle rare, on en reçoit 52 par jour et on finit par trouver… pour 6 mois maxi.


Le goûter d’anniversaire à Rome

Alors que mes enfants étaient encore dans leurs landaus et ayant déjà tissé un certain réseau relationnel, j’ai commencé à recevoir une marée d’invitations pour des goûters d’anniversaire. Chouette ! Bien que surprise par l’organisation d’un goûter d’anniversaire pour la première bougie d’un enfant, je me suis empressée d’accepter l’invitation, trop heureuse de rompre mon train-train, parc, sieste, biberon, bain et re-biberon et dodo.

Me voici donc à notre premier goûter d’anniversaire romain. D’ abord, il me fallut trouver l’endroit de la fête, pas facile quand on ne connaît pas la ville, d’autant que Rome est compliquée pour se repérer. Les sens des rues changent chaque semaine, ou chaque mois, selon les travaux en cours…

Me voilà donc devant l’adresse indiquée sur l’invitation, car oui, il y a toujours une invitation écrite. Je fus d’ailleurs surprise de noter que le goûter n’avait pas lieu chez nos amis… mais soit.

16h30, garée, le maxi cosy sur un bras et ma fille marchant château branlant à ma main, nous y voilà. Accueillis par la maman du petit ‘festeggiato’ (comprendre le roi de la fête), nous nous retrouvons parmi 80 enfants, parents, tatas, grands-parents, grands frères et sœurs, cousins. Bref, tout Rome était là. Les enfants étaient tous très élégants (robes à smocks, ballerines, chaussettes blanches pour les petites filles, bermudas et chemise pour les petits garçons). Les mamans toutes sur leur 31, leur 15 cm de talons, la petite robe qui va bien,  et leur brushing encore chaud… Les tatas affairées à suivre leurs têtes blondes, les mamans assises sous les parasols à papoter, à dénigrer, à s’amuser…

Une villa louée pour l’occasion, un buffet digne d’un banquet de mariage, des animateurs, des ballons, de la musique, des clowns, des structures gonflables. Luna Park version élégante, le Jardin de l’Acclimatation privatisé. Je ne savais plus où donner de la tête.

Je remis le petit cadeau à la maman qui s’empressa de l’abandonner négligemment sur la table prévue à cet effet. 350 autres paquets l’y attendaient. Elle prit soin de me demander si j’avais bien indiqué mon nom sur le papier cadeau pour être certaine de pouvoir remercier par la suite… me dis-je. Quelle délicatesse !

Et nous voilà partis dans cette jungle gaie, colorée, bruyante, à ne pas savoir où donner de la tête, ni des yeux ni des mains, ni des pieds. J’étais épuisée au bout de 5 minutes. Tout le monde se salue, les enfants courent partout, on les perd de vue, des pleurs, des cris, des mamans hystériques, de tatas débordées… Bref, le chaos intégral.

Vers 19h15, après des spectacles de marionnettes (teatrino), les animateurs ont annoncé l’arrivée du gâteau d’anniversaire. Ouf ! Moi qui rentrais en panique à l’idée que les enfants ne prendraient pas leur bain à l’heure habituelle, que le biberon serait retardé, que le dîner allait être décalé… bref, enfin, le gâteau. Alors là, in-cro-yable. Une pièce montée genre mariage pour 600 personnes. Le prénom de l’enfant écrit en rose dragée à la base et une bougie, la bougie de 1 an. Tout le monde applaudit, se précipite sur la part de gâteau qui leur revient, un bisou à la sauvette à la maman qui avait organisé le petit goûter d’anniversaire et hop, en voiture, direction la maison. Mais avant de partir, les animateurs ont pris soin de remettre à chaque invité€ leur carte de visite, genre flyer avec leurs coordonnées et un cadeau d’au revoir (ballons, porte-clés, crayon, serre-tête… au choix de la maman).

Je suis rentrée à la maison, épuisée et stressée. Les enfants s’étaient évidemment endormis dans leurs sièges au bout de 2 mètres et voilà… pas de bain, pas de dîner, une nuit agitée en perspective because biberon pas calé…

Mais j’avais enfin assisté à mon premier goûter d’anniversaire à la Romaine. Ce serait le premier d’une longue, très longue série… Environ 3 par semaine pour les premières années, et puis 5 à 6 par mois par la suite, dès le début de la maternelle…

Je me suis demandée, au calme, si ce feu d’artifice (il ne manquait d’ailleurs que lui, mais il faisait encore jour…) était un cas isolé, que les parents qui nous avaient si chaleureusement invités étaient juste milliardaires..

Habitant en effet dans le quartier Parioli, le quartier chic et extrêmement privilégié de Rome, près de la Villa Borghese, j’en ai conclu que oui, ce conte de fée (bien que too much de mon point de vue et si différent des petits goûters « à la française ») était exceptionnel.

Le prochain arriva très vite après. La même chose, les mêmes invités, les mêmes animateurs, les mêmes mamans, les mêmes enfants, les mêmes tatas, le même buffet, le même gâteau… Quel que soit le niveau social, les possibilités économiques on mise tout sur le goûter d’anniversaire de ses enfants. J’ai alors compris que les parents profitent de cette occasion pour convier en grand nombre, rendre des invitations, mélanger tous les genres, réunir des personnes qui ne se connaissent pas entre elles (« école, amis du parc, parents, voisins…), des enfants que le ‘festeggiato’ n’a jamais vu dans sa vie et ne reverra certainement pas (sauf à la prochaine fête, puisqu’on reprendra les mêmes et on recommencera tout pareil).

Qui organise dans son appartement (si la superficie le permet), qui loue une villa, qui squatte le jardin des grands-parents. De toute façon, il faut que ça se fasse, que ça se voit, qu’on s’en souvienne et surtout qu’on en parle après…

Mon agenda commença donc à se remplir rapidement, les idées de cadeau devaient fuser dans ma tête, faire preuve d’imagination sans se ruiner, pas facile…

Arriva alors l’anniversaire de ma fille, 3 ans. Je devais rentrer dans le moule moi aussi, sinon, gare aux commentaires et aux critiques feutrées…

Je me mis donc en quête d’un lieu original et inspiré de mes origines ‘françaises’. Après de nombreux repérages, et visites en tous genres (il était hors de question que j’organise un goûter à la maison, trop d’invités sur la liste), je jetai mon dévolu sur le théâtre des marionnettes de la Villa Borghese, genre Guignol de=u Jardin du Luxembourg. Capacité, 70 enfants, goûter organisé par les propriétaires, rien à faire. J’étais d’ailleurs très orgueilleuse car personne n’avait jamais loué ce lieu avant moi… Et toc ! Par la suite, j’ai reçu des dizaines d’invitations pour aller aux marionnettes ! Et re-toc !!

La liste d’invités était impressionnante. Les amis, les vrais, les enfants qui nous avaient invités, les amis des amis, les relations de parc, les camarades de maternelle (toute la classe, au point où on en est…). J’ai fabriqué les invitations moi-même, toutes écrites à la main. Je me suis donc préparée et géré les réponses comme pour un mariage, identique.

E Jour J arriva enfin. J’étais aussi stressée que le jour de mon mariage. Va-t-il pleuvoir ? Tout le monde sera là ? Et si le buffet ne suffit pas, et si les enfants ont peur des marionnettes, et si, et si…

Tous fin prêts, beaux comme des princes, nous arrivâmes aux ‘Burratini di Villa Borghese’. Tout était parfait. Le buffet, les serviettes, les assiettes, les verres assortis…les fleurs, les ballons…

Les invités arrivèrent en transhumance, m^me ceux que je n’attendais pas. Total : 85 personnes. Les cadeaux affluaient, je ne savais pas où donner de la tête. Succès intégral. Compliments de tous sur le choix du lieu, sur la qualité du buffet, sur le spectacle, sur les animateurs qui ont fait joué les enfants. Bref, carton plein !!!

Je rentrai à la maison, nous fîmes 4 voyages avec mon mari pour rapporter les 85 cadeaux… Ma fille avait les yeux écarquillés, entre la fatigue et la montagne de présents… Je lui expliquai qu’elle en ouvrirait deux ou trois par jour, afin de mieux apprécier le cadeau, de pouvoir en profiter en pensant à la personne qui le lui avait offert…

Le lendemain, cinq coups de téléphone et 3 SMS de remerciement. Pas un de plus… C’est comme ça à Rome…

Les cadeaux étaient jolis et choisis avec goût pour certains, horribles pour d’autres…

C’est alors que j’ai appris une nouvelle parole, un concept sorti du néant… et pourtant très pratiqué à Rome : le recyclage (celui des cadeaux, pas le tri sélectif pour la protection de l’environnement, non non !!).


Le Recyclage à la romaine

Le vrai recyclage (plastique, papier, verre…) n’existe que depuis quelques mois à Rome et personne ne s’y soumet. L’une des choses qui me choque encore terriblement aujourd’ hui est le système de poubelles. Il n’y a pas de locaux à poubelles dans les immeubles. Les Romains doivent donc ‘descendre’ leurs poubelles quotidiennement en cherchant la benne à ordures la plus proche de leur domicile. Si si, la benne à ordures. Là, posée sur le trottoir, souvent trop pleine, surtout le dimanche soir… C’est incroyable, dégoûtant et pourtant, c’est comme ça que ça fonctionne. Les poubelles côtoient les monuments les plus beaux au monde, là, et personne ne s’insurge, pourvu qu’elles soient vidées quotidiennement, pas comme à Naples…(rappelons nous que les éboueurs ne sont pas passés pendant 1 an !).

Les autres formes de recyclage à Rome

Pour ce qui est de l’autre recyclage, celui qui fonctionne très bien, c’est le fait de ‘refourguer’ les cadeaux reçus aux fêtes des enfants et qui ne nous plaisent pas ou que l’on a reçu en triple exemplaire à d’autres… Tout le monde le fait. J’avouerai que personnellement, je n’y arrive toujours pas, c’est un concept qui me dépasse et qui me peine en pensant à la personne qui vous a offert quelque chose avec amour… même si cela ne vous plaît pas…

Ce recyclage là est une pratique très courante et très courue… Veiller simplement à ôter le mot de compliment qui était glissé dans la boîte avec le nom de votre enfant (ou le vôtre)

Retrouvez le reportage Euronews, ci-dessous un extrait

« les habitants de Rome sont en colère. Les poubelles s’amoncellent dans les rues de la capitale italienne. Autour du Colisée, l’un des monuments les plus visités au monde, les ordures s’accumulent autour des touristes. Aucun site historique n’est épargné. »


Le dress code

Fon-Da-Mental ! Quelle que soit la classe sociale à laquelle il appartient, l’Italien, le Romain en particulier y attache une importance cruciale. De la tête aux pieds, du bout des ongles à l’accessoire. Tout doit être parfait. Ou du moins, selon leurs goûts et surtout les tendances du moment, qui changent souvent… Genre fashion-victim mais le problème, surtout chez les Romaines, c’est que ça devient vite effet « sapin de noël ». On sort tout ce qu’on a en stock, plus on montre, mieux c’est. Bling-bling quincaillerie, même si les marques portées sont onéreuses et les bijoux arborés prestigieux. Pourvu que ça brille et que ça se remarque.

Pour elles :

Les cheveux sont portés longs toujours, et soit « repassés » au fer à lisser, soit bouclés artificiellement. Les coiffeurs annoncent même le prix de la « piastra » (fer à lisser) sur leur tarifs. De dos, les Romaines sont toutes pareilles, absolument identiques. Même coupe de cheveux, même silhouette, même sac à main, mêmes chaussures, mêmes colliers et accessoires…

Depuis quelques années, grand nombre d’entre elles, aux alentours de 35 ans sont refaites, surtout au niveau des lèvres (impressionnantes). Genre complètement ratées, exagérément gonflées, les dévisageant, même les plus jolies d’entre elles. Idem pour les fessiers, la poitrine et les pattes d’oie. Un patrimoine dépensé pour être plus moche, mais tout le monde le fait, alors… L’idée de ne pas faire partie du bon trend effraie les Romaines. C’est ainsi que fleurissent ces bouches aux lèvres genre triple air-bag, complètement ratées, appelées « gommone » (boudins de zodiac)  par les bonnes copines qui rigolent derrière.

Très pipelettes, voire complètement gossip, elles passent leurs journées à scruter les autres, critiquer la voisine et vides de tout, elles affrontent le miroir avec colère et prônent  ainsi ce total- (no) look.

Elles adorent le style parisien, chic et minimaliste. Naturel et spontané mais ne comprennent pas ses secrets…

Pour eux :

Costume, chemise avec initiales en bas à gauche, chaussettes jusqu’ au genou, chaussures parfaitement cirées, démarche assurée mais non pressée, I Phone en main, toujours. Si tu n’as pas le 5, t’es ringard… ou fauché…Scooter (motorino) et casque à portée de main. Petit blouson sans manche bien cintré contre le vent, et hop la Dolce Vita peut commencer….

Au garage (pour qui peut) une belle grosse voiture.


Noël à Rome

1er décembre, moquettes rouges emplissent les devants des boutiques, boules et guirlandes apparaissent en vitrine, très peu de décorations dans les rues, quelques rares illuminations dans les rues principales du centre historique, Noël semble encore loin pour qui est habitué à l’événement (réussi ou non) des illuminations des Champs-Elysées, les vitrines des Galeries Lafayette, du Bon Marché, la Grande Roue de la Concorde ou encore la somptuosité de l’avenue Montaigne. A Rome, tout est beau dans les boutiques, dehors, rien.
Les fleuristes étalent leurs sapins, de toutes les tailles sur le trottoir et les fameuses « stelle di natale » (ces plantes rouges en forme d’étoile, que l’on voit partout à l’approche de Noël).

Pour mon premier Noël à Rome, je m’attendais à une magie toute particulière, avec notamment la proximité de la Place Saint Pierre, qui traditionnellement reçoit en cadeau d’un pays étranger un très grand sapin, le plus haut sapin du monde…. En fait, les Romains préparent Noël en douceur, sans grand enthousiasme.

Le 8 décembre qui est l’Immaculée Conception est un jour férié en Italie. C’est le jour de la préparation de l’arbre de Noël et c’est à cette occasion que Piazza Navona (Place Navone) se pare de centaines de petites échoppes vendant santons, boules de Noël, guirlandes et grigris en tous genres. Dans les années 70, il semble que Piazza Navona fut un rendez-vous incontournable pour aller découvrir personnages de crèche, boules en verre peintes et autres guirlandes magnifiques.

Aujourd’hui, c’est davantage ambiance Foire du Trône avec pommes d’amour à la clé… Dommage.

Dans les maisons, les crèches sont souvent gigantesques et très belles, avec ruisseau animé, grotte éclairée, papier froissé et paille pour les animaux. C’est très beau.

Les supermarchés, les magasins d’alimentation proposent les fameux paniers garnis avec conserves, fruits secs, friandises et vins. Il faut commander longtemps à l’avance et souvent ils vous proposent de livrer le panier au destinataire. Pratique !

La semaine précédant Noël, on voit tous les employés de bureau sortir avec un gros carton sous le bras rempli du fameux « panettone » et de quelques friandises accompagnées d’une bouteille de Prosecco (vin champagnisé plus léger que le Champagne).

Le dîner de Noël est sobre, dans de nombreuses familles, on ne mange que du poisson le 24 au soir, même si le Vatican a levé cette recommandation il y a maintenant une dizaine d’années… C’est le 25 qu’arrive la pintade farcie et les marrons sur la table.

Souvent j’ai offert du foie gras à ma belle-famille et à mes amis proches pour marquer le coup « à la française ». Me remerciant chaleureusement pour le délicieux « pâté » (les Italiens appellent le foie gras ainsi, aïe !), je n’ai renouvelé ce cadeau que pour les réels connaisseurs…et il y en a.

Puis arrive le 31 décembre, la tradition veut que les dames portent de la lingerie rouge pour ce passage à l’année suivante. Marchés, boutiques de lingerie ou vendeurs à la sauvette proposent donc des tenues coquines pour qui souhaite recevoir du bonheur pour la nouvelle année.

Le 6 janvier, c’est l’Epiphanie. Jour férié en Italie, c’est pourquoi ce jour marque aussi la fin des vacances de Noël pour les enfants. Pas de galette des rois, c’est la « Befana ». Sorcière affreuse qui porte des bonbons aux enfants sages et du charbon (en sucre) aux plus désobéissants via une veille chaussette posée près du sapin.
C’est aussi le jour où les Italiens défont l’arbre de Noël qui a perdu toutes ses épines.


Les jours fériés à Rome

Attention, il y a beaucoup de fêtes religieuses en Italie et ce ne sont pas les mêmes qu’en France !

Et quand un jour est férié, tout est fermé….

Les musées nationaux sont en général ouverts (et encore), tous les musées privés suivent les jours fériés.

Retrouvez les dates ci-dessous :

  • 6 janvier : Epiphanie
  • 25 avril : fête de la Libération
  • 1er mai : fête du Travail
  • 2 juin :  anniversaire de la République
  • 29 juin : Saint Pierre et Paul, patrons de Rome
  • 15 Août : Assomption
  • 8 décembre : Immaculée Conception

Pas de lundi de Pentecôte ni de jeudi de l’Ascension…

Étonnant mais c’est pourtant vrai ! 

Les magasins à Rome ferment tous entre 13h30 et 16 heures en moyenne. La fameuse pause  ‘sieste’ ! Si les magasins sont ouverts le lundi matin, ils seront fermés le samedi après-midi. Seule exception, les magasins du centre historique, ouverts 7j/7 et non stop (orario continuato).


Habemus Papam

Je souhaite à chacun de vivre ce moment magique et étonnamment recueilli à Rome.Savoir que les cardinaux du monde entier se réunissent dans cette Chapelle Sixtine mythique, qu’au moment où l’on foule les trottoirs romains, ils sont entrain de s’y concerter donne une dimension toute particulière au Conclave.Le fait de se trouver au cœur de la Ville sur laquelle les caméras du monde entier sont braquées est très excitant et nous donne une satisfaction immense de dire ‘moi, j’y suis’. Même sans se rendre sur la Place Saint Pierre, inabordable et plutôt évitée par les Romains en une telle occasion, notre cœur est happé par cette actualité historique. Croyant ou non, je pense que cette sensation est la même pour tous. On attend la fameuse fumée blanche… Étrangement, je n’ai jamais éprouvé le besoin de regarder la télévision ou d’écouter la radio pendant le Conclave. Etant sur place, je savais que je ferais partie des premières informées en cas de nomination. En effet, dès que la fumée blanche sort de la Chapelle Sixtine, toutes les cloches des Eglises romaines carillonnent en même temps. Concert émouvant et très prenant qui nous remplit le cœur de joie, telle la naissance d’un enfant, un ‘oui’ lors d’un mariage, cette émotion indescriptible qui nous rend serein et comblé.

Pour la nomination de Benoît XVI, les cloches ont retenti vers 18 heures, c’était incroyable pour moi, car c’était la première fois… Pour François I, j’étais chez moi, en famille, la télévision allumée. C’est mon fils qui a hurlé à travers la maison ‘fumée blanche, fumée blanche’. Alors, nous nous sommes précipités devant l’écran, émus, petits comme grands. Mon mari a lancé le fameux ‘Habemus Papam’ et les enfants se sont empressés de crier cette phrase en latin par la fenêtre ; conscients de vivre un moment historique. Sur quoi les cloches ont tinté durant 10 minutes, les embouteillages se sont calmés, les rues se sont vidées… Phénomène très étrange. Bien qu’étant à Rome, nous n’avons pas éprouvé le besoin ni l’envie de nous rendre Place Saint Pierre, nous y étions de toute façon…

Et puis, le lendemain, après une nuit paisible et calme, tout Rome parle de cette grande nouvelle. C’est merveilleux.

Lors de la cérémonie officielle de la nomination du Pape, un balai d’hélicoptères, de voitures de police, de sirènes envahit Rome dès l’aube. Grande agitation, trafic impossible, la ville est paralysée et là aussi, cette sensation merveilleuse nous envahit. Nous y sommes.

Tous les chefs d’état du monde entier sont là, réunis à quelques mètres de nous… La Place Saint Pierre est le cœur du monde pour quelques heures… Plénitude…


Rome : les plages

Bronzez « groupés » ! 

Les beaux jours arrivent et là, c’est l’agitation du vendredi après-midi ! Un Romain sur deux part en week-end (s’ils possède une maison au bord de la mer) ou part du matin au soir se dorer sur les plages proches de Rome, toutes équipées de « stabilimenti », plages privées avec matelas en rang d’oignon, parasols et bar de plage, sans oublier le mythique « bagnino », équivalent de notre maître nageur qui surveille la trempette des familles, plus attentif à la maman en maillot qu’à la petite tête blonde qui fait des châteaux de sable au bord de l’eau…

Tous au même endroit, Fregene, Ostia ou plus loin, en Toscane, la côte de l’Argentario avec Santo Stefano ou Port Ercole. Les Romains aiment être en groupe, se retrouver avec les mêmes personnes, ils ont besoin de rester ‘groupés’. Par peur de s’ennuyer ? Par peur de louper les dernières frasques d’un tel ou d’une telle, de dire ‘je n’y étais pas’… Je ne sais pas vraiment mais c’est ainsi. Ils aiment être en troupeau.

Coups de soleil, retrouvailles avec les mêmes personnes donc, que l’on côtoie tous les jours à Rome, et surtout, minimum 4 heures de bouchons le dimanche soir pour parcourir 140 km maximum.

Les Romains aime se retrouver comme à la maison, ils restent groupés, doivent toujours être là où ils connaîtront quelqu’un. L’inconnu leur fait peur… Ou bien c’est la paresse de recommencer de nouvelles amitiés…

Autre particularité des plages italiennes, ces fameux « stabilimenti », plages équipées, les unes à côté des autres sur des kilomètres. Les deux matelas et parasol coûtent en moyenne 120 euros par jour et il faut ab-so-lu-ment réserver celui en bord de mer, il y a plus d’air mais il faut marcher davantage pour arriver au bar… Dilemme. Dès le mois de mars, donc, les Romains appellent leur plage préférée et réservent pour la saison entière ou pour les week-ends, afin de s’assurer l’emplacement idéal…
C’est ainsi que les vacances passées en famille sur la côte atlantique, en France ont toujours été très « étonnantes » pour mon mari car il ne comprenait pas comment les français pouvaient apprécier la plage sans le confort du matelas et du parasol installés par le plagiste… Genre « vacances de Mr Hulot » pour un Italien habitué aux plages méditerranéennes… Mais quel bonheur de lézarder au soleil, en contact avec le sable…

Pour les Romains, notre concept de la plage à nous équivaut aux « plages publiques » italiennes réservées aux philippins et personnel de maison… pas d’argent, pas de matelas.


 Rome et le football ? 

C’est une re-li-gion. Chacun « tiffa » (supporte) son équipe et gare à qui ironise le lundi matin sur les résultats du week-end. Le commentaire déplacé peut très vite dégénérer et finir en dispute. A Rome, il y a deux équipes. L’AS Roma (les rouges et jaunes avec le fameux maillot n°10, Francesco Totti) et la Lazio (les maillots bleu ciel dont le symbole est un aigle, « l’aquilla »).

Hommes, femmes et enfants en sont malades. Le foot n’est en effet pas du tout réservé aux hommes… Tous les enfants, dès leur naissance, reçoivent en cadeau le maillot de leur équipe (choisie par papa), floqué à son nom… Tous les ans, on prend la taille au dessus. On trouve les boutiques agrées des clubs partout dans la ville. Il y en a une tous les 300 mètres…

Deux équipes, deux armées. Haine profonde entre les supporters de chacune des équipes. Je mesure mes mots, il s’agit réellement d’une rivalité agressive et très ancrée dans les mœurs et dans les familles romaines.

Le rendez-vous le plus attendu de  la saison est bien sûr le Derby, les deux équipes qui s’affrontent au sein du stade Olympique, inabordable pour l’occasion.   Révolution dans la ville, brèves de comptoir ne tournant qu’autour du match à venir, qui jouera, qui est blessé, qui mérite sa place…

Les hymnes de chaque équipe s’entend à des kilomètres, les drapeaux flottent sur les voitures qui tentent leur chance à proximité du stade…

Le lundi matin, silence radio… no comment sur le résultat, sinon, c’est la guerre civile qui éclate.

Les Italiens sont très créatifs, on le sait. Mais pour les banderoles, les chansons d’encouragement, les parodies des équipes adverses, ils excellent… Au début, je ne comprenais rien à ces chants entonnés en cœur mais « à bonne école » avec mon mari et ses amis, j’ai compris et bien que totalement hermétique à ce sport, je m’amuse parfois à regarder une mi-temps, rien que pour le spectacle. Spectacle à l’écran mais aussi sur le canapé. Hurlements, tics nerveux des mâchoires, pieds qui tapent frénétiquement par terre… aucun bruit, silence dans la maison. Le match, rien que le match… Au premier but, on comprend qui a marqué. Selon les hurlements ou les insultes graveleuses qui sortent de la bouche des spectateurs réunis pour l’occasion…

Enfin, j’ai compris que le football est le facteur qui réunit enfin les Italiens, qui les rattache à leur patrie, qui forme, le temps d’un match ou d’une saison, l’appartenance à une nation. Car les Italiens ne sont pas du tout unis, ni attachés à leur mère Patrie. Ils appartiennent à une ville, à un quartier, mais n’ont absolument pas le sens de la nation. L’Italie n’est unifiée que depuis 150 ans (1861). Ni la politique, ni aucun gouvernement, ni l’échiquier international, encore moins l’Europe ne lie les Italiens entre eux. Le football en revanche,  est le dénominateur commun, malgré la multitude d’équipes…

Et quand, tous les 4 ans, se déroule la Coupe du Monde, c’est tout un peuple qui se retrouve sous un même drapeau…

(De 1859 à 1871, l’unification italienne se fait par étapes. En 1848 l’Italie était divisée entre sept États différents, dont un était sous la domination directe de l’empire d’Autriche. En 1871, l’Italie était unifiée et formait le royaume d’Italie. À partir de 1859, grâce à l’action des patriotes italiens (en particulier Garibaldi et Cavour), grâce à l’appui militaire de Napoléon III puis à l’alliance avec le royaume de Prusse, le roi de Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II réunit sous son autorité les différents États. Ceux-ci forment en mars 1861, le Royaume d’Italie, auquel seront rattachées la Vénétie (en 1866) puis, Rome (en 1870).


 Rome et le cinéma

Une multi-salle à Rome, une. Le cinéma Adriano, Place Cavour ou bien en périphérie, dans les zones commerciales où il y a aussi Decathlon, Leroy Merlin, Ikea et Auchan… mais c’est moche et un peu loin…

Les autres cinémas sont des salles de quartier, avec deux ou trois salles maximum. Le prix moyen du billet est de 8 euro, réduction le mercredi soir (5,50 euro).

Les films italiens sont à l’honneur (souvent des comédies)  et les films étrangers sortent avec un ou deux mois de retard car ils sont systématiquement traduits en italien. Difficile de dégoter une salle qui projette le film en V.O.

Chaque film, quel qu’il soit, est coupé à la moitié pour la pause « intervallo », l’entre- acte, qui dure cinq minutes. Genre cinéma Paradiso, mais on est tout de même en 2013… La lumière s’allume, les volontaires se lèvent, sortent fumer une cigarette… et ça repart. Un vrai choc pour moi la première fois, et encore aujourd’hui d’ailleurs…


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